Les longs camions transporteurs d'automobiles ou de minibus sont familiers des routes belges. Début avril, un tel bahut a acheminé de Zolder à Bruges les nouvelles voitures d'apprentissage de ProMove. Restons à ses côtés pour une journée dans la vie… d'un transporteur de véhicules.

Voici déjà 22 ans que Silvio a effectué ses premiers tours de roue au volant d'un camion transporteur d'autos pour Eddie Stobart. Autant dire que ce métier n'a plus de secret pour lui. "Le trafic a beaucoup changé en deux décennies", commente notre ami. "Quand on transporte des voitures, on doit assumer une lourde responsabilité : ce sont des marchandises de grande valeur. Qu'il s'agisse de Mercedes AMG ou de Renault Clio de ProMove. Et comme je suis depuis longtemps dans le secteur, on me confie souvent des livraisons 'plus spéciales', par exemple des transports organisés en dernière minute. Je me suis déjà rendu en Croatie, en Espagne et au Portugal avec dans mon sillage une cargaison d'automobiles. Je ne conduis jamais deux fois les mêmes voitures vers une même destination. C'est ce qui rend le boulot si captivant."

Déjouer les obstacles

Captivant ? Assurément. Mais complexe. "D'abord, il y a le trafic nettement plus dense qu'autrefois. Puis, il faut tenir compte des heures de repos obligatoire. En l'espace d'une semaine, nous pouvons réaliser deux périodes de 10 heures d'affilée, et trois autres de 9 heures. Le simple fait de charger les véhicules est lui aussi un casse-tête, qui se reproduit chaque fois. Et ce n'est pas tout, car les voitures sont de plus en plus volumineuses. Ou spéciales. Cela exige beaucoup de précision lors des procédures de chargement, de déchargement et d’arrimage des courroies. Vous savez, un dégât est si vite arrivé. Bref, aucune situation n'est identique et il faut vraiment avoir les yeux partout à la fois (rires)."

Apprendre encore chaque jour

Un pro de la route depuis 22 ans n'aurait-il donc plus rien à apprendre ? Bien sûr que si, estime Silvio. "Pour conserver le permis de type CE, il faut suivre une journée de formation par an. Le sujet abordé est chaque fois différent : premiers soins, conduite économique, fixation correcte des courroies… Le permis de conduire est alors renouvelé tous les 5 ans. Vous voyez, être chauffeur de poids lourd, cela signifie apprendre tous les jours. Même si l'on prend le volant quotidiennement, on peut toujours en apprendre quelque chose."

Respect de la cargaison

Silvio n'est informé que la veille quant à son horaire du lendemain. Il ne connaît par conséquent jamais sa destination à l'avance. "Justement, c'est ça qui rend le boulot si attrayant. Aujourd'hui à Arlon, demain à Bruges ! Je connais les routes, bien sûr, mais je dois rester constamment concentré. Surtout sachant que les délais de livraison sont plus serrés qu'autrefois. N'empêche, j'accorde toujours le plus grand soin à la livraison de ma marchandise. J'ai énormément de respect pour les voitures que je transporte. Ce ne sont pas les miennes, mais je fais comme si. En tant qu'amoureux de belles carrosseries, c'est un plaisir de livrer des voitures spécifiques à un client, par exemple sur le circuit de Spa-Francorchamps."

Aujourd'hui, c'est un lot de Renault Clio flambant neuves que Silvio doit livrer à ProMove. "Le transport de Zolder vers le site brugeois de ProMove s'est accompli sans encombre. Comme personne n'était là pour réceptionner la marchandise à mon arrivée, j'ai obtenu un code pour mettre les voitures en sureté sur le site. Vous voyez, les clients me font confiance, quel honneur ! C'est une raison de plus de faire toujours de mon mieux. Je me rends un peu partout et j'y rencontre tant de clients si différents. Quand l'un d'entre eux me témoigne sa gratitude, je sais pourquoi je fais ce métier jour après jour."

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